Croche-pattes

J’ai porté mon regard
Aussi loin que j’ai pu
Et j’ai vu même tard
Le sommet de ta rue
Que j’ai gravi sans peine,
Et c’est toute légère
Et à en perdre haleine
Que j’ai fendu les airs,
Pour me jeter avide, dans l’océan de miel
Où ton amour susurre des sons si sensuels.

C’est un souffle languissant
Qui m’a ouvert les yeux
Au son de ces instants
Où j’ai cru croire en Dieu,
Les yeux rivés au ciel
Je voulais encore croire
Ce voyage éternel
Ma plus belle œuvre d’art…

Quand soudain une musique
A résonné en moi,
Dans un instant magique,
Elle a joué pour moi
Ses flûtes et ses violons comme un prélude glissé
A travers tous les sons couchés sur la portée
De ces fils électriques,
Où des oiseaux posés
Comme des notes de musique,
M’ont doucement joué
La tendre mélodie,
Langoureuse saison,
Où des larmes en pluie inondent ma raison…

J’ai alors libéré
Les croches de leurs ailes
Pour que je puisse voler,
Moi, de mes propres ailes,
Comme un oiseau de feu libre et désespérant,
Prêt à mettre le feu dans le cœur des vivants.

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